Le cas Monsieur E. !
Monsieur E. est venu me consulter car il avait un objectif financier (comme nous tous, je pense).
Sa problématique était de réaliser un découpage d’une maison existante en deux en partant d’un bien beaucoup trop grand.
Son objectif était de rentabiliser une partie de la surface et de vivre dans la seconde partie.
Jusqu’ici pas de soucis, c’est plutôt simple, découper une maison en deux et faire deux logements indépendants…. Mais car il y a toujours un mais, ce bien était situé dans un site classé et soumis à l’avis des architectes des bâtiments de France.
Ensuite, pour ajouter à la difficulté, une fois la division faite, il fallait qu’un bien soit plus accessible que l’autre financièrement car destiné à la location.
Le Début des surprises de la rénovation
Ce n’est pas tout…
En visitant les lieux, via une mission de déplacement/conseils, je constate la présence de réserves frigorifiques volumineuses et pas hyper bien placées dans l’immeuble.
Je questionne le propriétaire, pour comprendre les antécédents de ces équipements et le pourquoi de cette présence.
Monsieur E. m’explique que ce sont des reliquats d’anciennes chambres froides liées à l’activité de ses parents.
Bon… que faire de ces équipements obsolètes et hors d’usages ?
Vous vous dites certainement : « Démolissons celles-ci, basiquement ! »
Certes, c’est l’objectif pour libérer de la surface, mais cela n’est pas si « basique ».
Dans le cadre du respect de l’environnement et du respect des personnes travaillant sur le chantier, en tant qu’architecte, je me renseigne sur la dangerosité des matériaux.
Bon, cela prend un peu de temps, mais dans le passé, beaucoup de fabriquant de chambres froides ou de matériaux isolants utilisés des produits qui s’avère de nos jours nocifs.
Il est donc important de ne pas commettre d’erreurs sur le diagnostic, car l’impact environnemental ET financier n’est pas du tout le même.
De nos jours, les produits appliqués pour la fabrication et la mise en œuvre de ces équipements d’une chambre froide sont normés pour être respectueux de l’environnement. Mais à l’époque, ce n’était pas le cas.
J’insiste là-dessus, car comme pour l’amiante présente dans le béton, les revêtements de sols ou le plomb dans les peintures ou encore dans les tuyauteries, il est indispensable d’être vigilant sur ce que vous faites et comment vous le faites.
De lourdes amendes sont appliquées si une déchetterie surprend un particulier ou professionnel en train de jeter des déchets dangereux ou potentiellement dangereux sans traitement.
Alors comment procéder au mieux ?
Déjà relevez tous les indices possibles :
- Nom du fabricant s’il est encore visible,
- Demandez au propriétaire du bien les factures des équipements, des indices importants peuvent y apparaitre,
- Relevez l’état général de l’ouvrage ou équipement pour pouvoir déterminer le risque de diffusion dans l’air
Après ces quelques contrôles, si vous avez un doute et si vous possédez des indices clairs, faites votre enquête.
Pour déterminer les risques encourus, si rien n’est potentiellement dangereux, alors vous pouvez engager vos travaux.
Dans le cas contraire, il est indispensable de missionner un diagnostiqueur agréé pour qu’il effectue le contrôle, les prélèvements et analyses afin de délivrer un rapport sur le processus à mettre en place.
Je comprends bien que cela impact la durée potentielle des travaux et le budget, mais vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête n’est-il pas dangereux ?
En plus de cela, si vous souhaitez par la suite vendre le bien, qu’en sera-t-il ?
Vous ne pourrez pas passer sous silence cela, vous risquez une procédure en justice pour dôle.
Après, ne voyons pas toujours le verre à moitié vide, il apparait très souvent que les futurs travaux, n’impactent pas une zone ou même aucuns matériaux existant sur site n’est dangereux, voire même mieux sont plus que bénéfiques pour le bien être (ex : maison en pierre non humide) et peuvent avec quelques simples actions avoir un potentiel énorme en rénovation énergétique.
Ce que je voulais au travers de cet article était d’attirer votre attention sur deux états de fait.
Premièrement, ne prenez pas à la légère une rénovation en prenant conseils auprès d’un architecte, cela vous permettra de suivre le bon fil rouge dans votre projet.
Secondairement, ne négligez pas les points importants qui pourraient avoir un impact lourd (financier et juridique) sur votre projet.
Il est toujours désagréable de devoir justifier devant la justice de certaines choses qui ne sont pas forcément de votre fait.
Sachez pour conclure, que vous êtes pénalement responsable du bien que vous achetez, même si ce qui y était bâti est beaucoup plus ancien que vous.
Voilà, espérant avoir pu éclairer votre lanterne et éclairci un chemin qui parfois est obscur pour des non professionnels.
Si vous avez des questions, vous pouvez utiliser le formulaire en bas de page.